
Le christianisme est-il le premier impérialisme ? avec Hubert Védrine
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Dans un monde où les grandes puissances cherchent toujours plus à étendre leur influence ou leur pouvoir, les Bernardins vous proposent un échange entre Hubert Védrine et le père Éric Morin. Ces élans expansionnistes sont-ils comparables à la prétention universelle de l’Évangile ?
Ils seront présents :
- Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères
- Éric Morin, directeur de l'École cathédrale et spécialiste de saint Paul
- Modération par Édouard Girard, professeur au Collège des Bernardins
Aux origines du christianisme se trouve cette promesse : la Révélation faite à Moïse au Buisson ardent s’adresse à tous les hommes et pas seulement au peuple élu. Par ce passage d’une religion essentiellement traditionnelle et ancrée dans un courant religieux au sein du judaïsme palestinien du Ier siècle, à une foi universelle, le christianisme se donnait à lui-même les conditions de sa catholicité : une universalité qui s’adresse à chacun.
En d’autres termes, ces événements singuliers de la naissance, de la vie et de la mort du Christ, survenus dans la Judée romaine sous le règne de l’empereur Auguste, constituent une révolution impliquant l’humanité tout entière, et non pas seulement la localité où ils se sont produits. Dès lors, l’Évangile, revêtue de cette portée universelle, s’adressait à son tour à tous les peuples et à toutes les nations, comme l’illustre dès l’origine le zèle missionnaire de saint Paul. Or cette universalité spirituelle a pu, au fil des siècles, se décanter en une force d’appoint idéologique au service de politiques expansionnistes. Ainsi, la découverte du Nouveau Monde comme des expéditions coloniales ont pu être habitées par cette conviction que la « mission civilisatrice » de l’Occident n’était autre que le corolaire naturel de cette universalité.
Pourtant, parle-t-on bien ici de la même chose ? Est-ce raisonnable de percevoir dans l’universalisme chrétien la racine intellectuelle des impérialismes coloniaux ? Doit-on aujourd’hui voir dans la crispation de l’Occident de ne plus se percevoir comme le centre normatif du droit international, le reliquat sécularisé de l’ambition universelle du christianisme ?
Cette conférence s'inscrit dans le cadre du cycle "Guerre et Paix, le retour des empires" au Collège des Bernardins pour l’année 2025-2026, parrainé par Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre,
Dates des prochaines conférences : 9 février, 9 mars, 13 avril, 18 mai
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