Les enfants ont une appréhension principalement esthétique de la réalité. Avant l’âge dit de raison, avant celui de la responsabilité sociale et éthique, l’enfance est le temps de la vie affective dominante, de la constitution d’une mémoire à partir des phénomènes sensibles, par le signalement gradué des plaisirs et des frayeurs, des appétits et des répulsions. Cette mémoire, propre à chaque enfant, façonne la manière qu’il aura de se rapporter aux autres et au monde. Elle ne sera jamais fondamentalement modifiée, même si les apprentissages symboliques et moraux ultérieurs en estompent ou en refoulent les effets visibles.

Il est de fait significatif que les artistes, à partir du début du 20e siècle, aient été nombreux à redécouvrir comme source majeure d’inspiration la réminiscence de l’enfance, et à trouver en celle-ci la matière aussi bien que la méthode de leur quête de nouveauté et de radicalité, de leur ambition de vérité.

Observer sous cet angle l’art moderne et contemporain, tout comme revisiter la dimension foncièrement esthétique du regard propre à l’enfance, en comprendre la polarité nécessairement politique, tel est l’enjeu de ce colloque qui réunira artistes, historiens de l’art et philosophes.

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Colloque sous la direction des co-directeurs de la recherche, Les formes de la fragilité en art, du Collège des Bernardins, Jérôme Alexandre, docteur en théologie, Collège des Bernardins, Jean-Baptiste de Beauvais, docteur en philosophie, directeur des études aux Beaux Arts de Paris, Rodolphe Olcèse, maître de conférences en philosophie de l'art et théorie du cinéma, Université Jean Monnet Saint-Etienne.

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PROGRAMME

MARDI 12 NOVEMBRE 2024

Inscription : première journée (soirée cinéma incluse), 30 euros (plein), 15 euros (réduit)

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9H00– 9H30 INTRODUCTION

9H30– 12H15 CONFÉRENCES

UNE ENFANCE POLITIQUE

Avec les interventions de :

Dominique Broussal, maître de conférences en sciences de l'éducation, Université de Toulouse

« La tribu qui pue et les tribus qui poussent » : une expérience de création théâtrale pour réinventer le politique à partir des discours d’enfants de primaire

Alain Kerlan, professeur émérite en philosophie, et Samia Langar, docteure en sciences de l'éducation, Université Lumière de Lyon 2

«L’enfant-auprès-de-l’artiste », une figure politique de l’enfance émergente

Vincent Romagny, docteur en esthétique, Enseignant en théorie de l'art, ENSBA, Lyon

Le jeu de l’enfant chez Mark Brusse, Erik Dietman et Palle Nielsen : une normativité artistique et/ou politique ?

11H00-11H15 PAUSE

Cyprien Coste, docteur en philosophie, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

L’enfance comme figure de l’émancipation vis-à-vis de la puérilité. Penser le langage de l’artiste

Oumar Kanaan, docteur en philosophie, Université de Poitiers

Être humains, un jeu d’enfants

14H00 – 16H30 CONFÉRENCES

TRACES

Avec les interventions de :

Pascale Borrel, maître de conférences en Arts plastiques, Université Rennes 2

Comment jouent les enfants. Les espaces politiques dans Children Games de Francis Alÿs

Danielle Méaux, professeure émérite en Esthétique et science de l'art, Université Jean Monnet Saint-Étienne

Le fugace côtoiement de l’enfance

15H15- 15H30 PAUSE

Léna Monnier, directrice du CAPA, Aubervilliers

J’adore faire le dessin que je suis en train de faire

Frédérique Villemur, maître de conférences en Histoire de l'art, ENSAM, Montpellier

Rire de quel dess(e)in pour quelle enfance de l’art ?

19H00– 20H00 PROJECTION

FILM

De la vie des enfants du XXIème siècle (2000 / 57’)

De Papisthione, présenté par Julien Chollat-Namy, cinéaste

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MERCREDI 13 NOVEMBRE 2024

Inscription : deuxième journée (cocktail inclus), 30 euros (plein), 15 euros (réduit)

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9H00– 12H15 CONFÉRENCES

ADVERSITÉS

Avec les interventions de :

Marielle Macé, professeur en Littérature, EHESS

Seuls les enfants ont un corps

Ronan David, docteur en sociologie, Université de Caen

Le geste enfantin comme fissure d’un monde clos. Figures enfantines dans « Little Palestine» et la guerre syrienne

Vincent Deville, maître de conférences en histoire et esthétique du cinéma, Université Montpellier3

Edmund, Haidar, Omar et les autres : anges de l’Histoire dans un monde en ruines

10H30-10H45 PAUSE

Clément Paradis, docteur en Esthétique et science de l'art, Université Jean Monnet Saint-Etienne

«Les adultes n’existent pas » – Satchin, Mabo, Araki dans les ruines du Japon

Jean-Baptiste de Beauvais, docteur en philosophie, directeur des études aux Beaux Arts de Paris, co-directeur du séminaire Les formes de la fragilité en art du Collège des Bernardins

Au revers de la force. Une lecture croisée de Spinoza et Simone Weil

Noëlle Delbrassine, doctorante au département Philosophie, Université de Liège

L’écriture comme « le plus court chemin ». Par-delà la fracture, revenir à l’enfance et saisir l’enfance revenante

14H00– 16H15 CONFÉRENCES

RETROUVER LE SENS DE L’ENFANCE

Avec les interventions de :

Olivier Schefer, professeur des universités en Esthétique et philosophie de l'art, Université Paris1 Panthéon-Sorbonne

Le mythe romantique de l’enfance et l’appréhension de l’ordre caché de l’art par l’enfant selon Ehrenzweig

Casimir Lejeune, doctorant en philosophie, Université Côte-d’Azur

De la « logique sans parole » à la « parole originaire ». Enquête sur la parenté de l’enfance et de l’art dans la Phénoménologie de la perception de Maurice Merleau-Ponty

15H00-15H15 PAUSE

Avec les interventions de :

Michael Pouteyo, docteur en philosophie, ENS, Lyon

Dénuement, altérité et subversion : l’anthropologie de l’enfant dans les personnages d’Elsa Morante et de Fernand Deligny

Jérôme Alexandre, docteur en théologie, co-directeur du séminaire Les formes de la fragilité en art du Collège des Bernardins

Dieu marche avec celui qui ne pense pas (Robert Walser)

16H15-16H45 CONCLUSION

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17H00– 18H30 PROJECTION

De Duende (2014 / 4’)

Anatoli Vlassov

Demi-tarif(2003 / 62’)

Isildle Besco, présenté par Sébastien Ronceray, conférencier pédagogique et programmateur

18H30 COCKTAIL

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