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Spectacle "Noé, commencer à la fin du monde" de Fabrice Hadjadj

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de
à
20:00
à
21:30

Tarif plein : 30€

Tarif réduit : 15€

Cap vers l’espérance avec la pièce de théâtre Noé, adaptation du dernier conte de Fabrice Hadjadj, qui embarque le spectateur dans une épopée tant poétique que philosophique.

Connaissez-vous vraiment l’aventure de Noé ?

Il serait temps : le niveau des eaux monte – de même que la température. Il se pourrait bien que cette vieille histoire n’ait jamais été aussi actuelle. Surtout quand on entre dans le détail de la parole biblique. Voici donc quelques instructions profitables à tous pour construire l’arche d’une nouvelle alliance. Porté par deux comédiennes – semblables à deux hôtesses d’embarquement – Noé est le dernier conte haletant de Fabrice Hadjadj. À la fois comique et tragique, biblique et philosophique, et d’une actualité brûlante, il convoque au fil de son récit cris de bêtes et commentaires de rabbins, afin de réveiller l’espérance au cœur du désastre annoncé.

« Pourquoi sauvegarder si c’est pour saccager encore ? Pourquoi conserver si c’est pour consumer encore ? Pourquoi ne pas en finir tout de suite ? Si seulement vous étiez assez forts pour accepter d’être consolés »

Entretien avec Fabrice Hadjadj

Votre dernier livre Noé est un conte qui nous plonge dans l’histoire de la Genèse. En quoi cette histoire est-elle selon vous d’une brûlante actualité ?

FH - On pense bien sûr aux déluges qui nous guettent ou nous frappent déjà (je pense à Valence, en Espagne), au dérèglement climatique, à la crise d’extinction qui s’étend à de plus en plus d’espèces. Il y a aussi les déluges moraux, ce que l’on appelle la « société liquide », la gender fluidity ou le transhumanisme, cette liquéfaction généralisée qui prétend abolir les frontières entre homme et femme, humain et bête, vivant et machine… C’est toutefois moins l’actualité de nos jours que l’actualité de toujours qui m’intéresse dans ce chapitre de la Bible, ce qu’il nous dit de nous, en dehors de tout débat idéologique. Pourquoi y a-t-il un seul Noé et une multitude de sourds ? Pourquoi ne veut-on pas l’entendre, alors que son nom veut dire « consolation » ? Pourquoi la consolation nous fait-elle autant peur ? D’ailleurs la question se pose : à quoi bon bâtir des arches, si c’est pour emporter avec elles la continuation de la mort et du drame, jusqu’à ce que la terre se refroidisse complètement ? Au temps de Noé, ceux qui déclarent : « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons », sont très conscients de la disparition annoncée, et ils préfèrent s’étourdir, se noyer déjà – dans le vin mauvais des vagues plaisirs –, ne pas s’ouvrir à une consolation qui leur imposerait la responsabilité de continuer malgré tout, et d’accueillir la vie encore, comme un sacrifice… J’ai voulu ici proposer un divertissement qui ne soit pas une distraction, mais plutôt une conversion du regard et de l’oreille à travers une parole qui s’efforce de dire la merveille bigarrée de la vie, si tragique soit-elle.

Entretien avec Siffreine Michel

Noé est d’abord un conte philosophique et biblique. Comment s’emparer d’un tel texte et le projeter au théâtre ?

C’est toujours le même défi : donner voix à un verbe, faire sentir par où une parole est nécessaire, l’écouter et l’adresser aux spectateurs d’un soir, faire apparaître le tableau que contiennent les mots. Ces mots, on les trouve sur la page comme les coquillages sur la plage, beaux mais vides : la langue du comédien doit réinventer l’organisme vivant qui les habite.

Le metteur en scène a-t-il toute liberté d’interprétation ? Êtes-vous contrainte de beaucoup échanger avec l’écrivain ?

L’écriture et la mise en scène sont deux activités très différentes et qui vont dans des directions opposées. L’écrivain va de la chair vers les mots, le metteur en scène, des mots vers la chair. Fabrice ne me donne guère de consignes, il m’enjoint plutôt de couper dans le texte à ma guise en répétant que ce qui tient sur la page n’est pas forcément ce qui tient sur la scène. Il a toujours voulu que ses œuvres dramatiques puissent aussi être des plaisirs de lecture, alors que le jeu, c’est autre chose. Généralement, il me laisse faire, je l’interroge sur le sens de certaines phrases, puis je lui demande devenir voir les premiers filages, moins comme l’auteur que comme le premier spectateur. C’est alors seulement que je rectifie parfois le tir, en fonction de ses remarques, qui ont bien sûr beaucoup d’importance. La représentation est un enfant auquel chacun de nous a donné de son patrimoine génétique.

Comment, Siffreine, votre mise en scène vient-elle enfoncer le clou de la brûlante actualité liée à notre monde riche de sa biodiversité au bord du gouffre ?

Cela commence en effet avec des coups de marteau ! Comment être vraiment actuel, c’est-à-dire à temps et à contre-temps, comme dit saint Paul ? Par la fantaisie autant que la sobriété de la mise en scène, en montrant que la parole, dès qu’elle est assumée, est plus riche que toutes nos richesses. Si nous nous consumons dans la consommation des marchandises, jusqu’à détruire l’environnement, c’est que nous ne savons plus parler, converser ensemble, nous raconter des histoires de détresse et de libération… Après sa traversée de la calamité, Noé plante une vigne. La fin de la pièce se joue autour d’un verre devin, dans la simplicité d’être là, ensemble, embarqués sur le bateau de l’espérance.

Crédit photo : Le Théâtre de la Carne

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