Colloque
Culture et transcendance
Chemins de la création culturelle
La culture : phénomène de mode ou dépassement de l’immédiat ?
Comme propre de l’homme. la culture se vit-elle sans racines ni horizon ? Philosophes, théologiens, sociologues, scientifiques et artistes répondent.
La culture est sans doute « le propre de l’homme ». Mais elle est équivoque. D’un côté, elle est mémoire et patrimoine, repères et ressources aussi bien concrètes qu’immatérielles, héritées du passé. De l’autre, elle est une dynamique créatrice ; elle se vit alors au présent : les interprétations et motivations de l’existence se remodèlent, façonnant déjà l’avenir.
En ce début de XXIe siècle, nos cadres culturels se déplacent rapidement. Que changent l’accroissement des loisirs et l’éclatement des savoirs en une myriade de spécialisations ? Qu’apportent au fond les nouveaux moyens de communication ? Quelles perspectives ouvrent la « mondialisation » et (parallèlement) la multiplicité des « niches » et des hobbies ? Quels sont désormais les enjeux sociaux et anthropologiques de la production et de la jouissance de « biens » culturels ?
Aujourd’hui, les méthodes et les acquis des sciences semblent largement conditionner la connaissance, le raisonnement et les choix. Certes, l’optimisme scientiste du XIXe siècle n’est plus de mise. On accorde que la maîtrise technologique favorisée par les découvertes peut toujours se retourner contre l’humanité. Mais on doit non moins gravement se demander si les recherches de plus en plus « pointues » seront demain accessibles à la culture commune.
Puisque la culture dit à l’homme – à tout homme – ce qu’il est et où il est, ne doit-elle pas, de façon plus radicale, se laisser saisir et réinterroger par ce qui passe en elle ? Ainsi, pourrait-elle plus longtemps faire l’économie de l’ouverture à la gratuité, au mystère et à la transcendance ? Que « l’homme passe infiniment l’homme » (Pascal), cela se vérifie déjà dans l’expression artistique et non utilitaire, mais transparaît aussi dans les « liturgies » qui rythment même les sociétés dites sécularisées. Il n’y a pas de culture sans culte révélant la transcendance voire l’absolu qui la suscite (Maurice Clavel). La question première est dès lors de savoir quel Dieu source de vie ou quels « Baals » égoïstes la culture de demain accueillera et honorera.
Intervenants
P. Doyen Philippe CAPELLE-DUMONT, Université de Strasbourg, président de l’Académie catholique de France
Dominique PONNAU, Conservateur général honoraire du patrimoine, membre de l’Académie catholique de France
Mgr Claude DAGENS, Évêque d’Angoulême, de l’Académie française, membre de l’Académie catholique de France
Dominique de COURCELLES, Centre national de la Recherche scientifique, sociétaire de l’Académie catholique de France
Rémi BRAGUE, de l’Institut, membre de l’Académie catholique de France
Michel BON, chef d’entreprise, membre de l‘Académie catholique de France
Jean-Claude GUILLEBAUD, écrivain, journaliste, éditeur, membre de l’Académie catholique de France
Laurent DEGOS, Vice-président de l’Académie catholique de France, Université Paris VII, ancien président de la Haute Autorité de Santé, Académies des Sciences et de Médecine
Michel MORANGE, École normale supérieure, membre de l’Académie catholique de France
Bernard SAUGIER, Université Paris-Sud, membre de l’Académie d’Agriculture de France
Henry de LUMLEY, Directeur de l’Institut de Paléontologie humaine, Fondation Albert-I er de Monaco
Mgr Jérôme BEAU, Évêque auxiliaire de Paris, président du Collège des Bernardins
Madeleine BLONDEL, Conservatrice en chef du patrimoine, et Dominique DENDRAËL, Conservatrice du Musée du Hiéron à Paray-le-Monial
R.P. Rémy VALLEJO, o.p., Faculté de Théologie catholique de l’Université de Strasbourg
Michaël LEVINAS, pianiste et compositeur, Académie des Beaux-Arts
Jean-Noël DUMONT, Collège supérieur de Lyon, membre de l’Académie catholique de France